Victoire des partis islamistes aux élections en Tunisie, au Maroc (27% des voix) et en Egypte (65% des voix au premier tour).
Pourquoi l'échec des partis libéraux ? Cela illustre une volonté de changement de la population, d'autant que les partis islamistes sont bien implantés dans les structures caritatives, ce qui leur sert de point d'appui pour un discours prônant la justice et l'équité.
Cependant cette victoire met-elle en danger la démocratie ?
- le taux de participation a été très important (52% des Egyptiens au premier tour contre 25% en 2005, 45% des Marocains contre 37% en 2007)
- de plus, les formations islamistes ont intégrés leur revendication dans le champ politique.
Cette victoire peut-elle faire craindre la mise en place d'Etats islamiques ?
- un Etat est islamique lorsqu'il a comme loi unique la Charia. Ce n'est le cas d'aucun de ces pays d'Afrique ddu Nord
- l'exemple turc montre que la victoire d'un parti islamique ne fait pas nécessairement évoluer le pays vers le fondamentalisme.
- Bien sûr, l'exemple iranien inquiète ... et la réaction lors de la diffusion de Persépolis de Marjane Satrapi en Tunisie pourrait nourrir cette inquiétude : en octobre en effet, à la suite de la diffusion de ce film à la télévision, une centaine de manifestants a tenté d'incendier les locaux de la chaîne ; le président de la chaîne a alors exprimé ses regrets : « Je considère qu'avoir diffusé cette séquence est une faute ». (cf le site Jeune Afrique) Ce qui a choqué les manifestants : la représentation de Dieu, qui est un sacrilège selon le Coran. Cela illustre la difficiluté pour les médias d’informer. Dans une interview au Monde en octobre 2011, M.Satrapi affirme quand à elle son « admiration pour le peuple tunisie" : "Toutes les révolutions passent par des moments difficiles. Mon film a été projeté plusieurs fois en Tunisie, mais cette fois c'était dans un contexte électoral électrique", "La seule chose que je voudrais dire, c'est que le peuple tunisien est un peuple qui avance, les Tunisiens étaient les premiers à faire partir le dictateur. Je voudrais dire mon admiration pour le peuple tunisien", a encore dit la réalisatrice.